Top 10 - 2016
Comme je prends maintenant plaisir à le faire depuis quelques années, voici un Top 10 de ce qui a marqué ma dernière année comme entraîneur dans le milieu de l'athlétisme.
Je profite de l'occasion pour remercier les athlètes avec qui j'ai travaillé depuis mes débuts, c'est grâce à vous que j'ai la chance de progresser comme coach et de vivre pleinement ma passion.
10) Parcourir le globe, un chrono à la main.
Depuis quelques années, ma profession d’entraîneur m’amène à voyager plus souvent qu’à mon tour. Cela fait désormais partie de ma routine d’être à l’étranger sur un base régulière et cela m’a permis de vivre une foule d’expériences exceptionnelles.
La dernière année m’a notamment permis de me rendre deux fois au Brésil, une fois en Belgique, une fois en Arizona et trois fois en Californie. En plus de cela, s’ajoutent les nombreux voyages un peu partout au Canada ainsi que sur la côte est américaine.
C’est en quelque sorte un privilège de pouvoir découvrir le monde en accompagnant des athlètes à l’étranger lors des compétitions et camps d’entraînement, cela me permet notamment de découvrir de nouvelles cultures, d’admirer de merveilleux paysages et de côtoyer des athlètes et entraîneurs de haut niveau des quatre coins du globe.
Camp d'entraînement à San Diego avec Charles Philibert-Thiboutot et Guillaume Ouellet en février 2016.
9) Excellente progression d’Aurélie Dubé-Lavoie.
Après une bonne saison en plein air 2015 à sa dernière année chez les juniors, Aurélie passait chez les séniors en 2016 avec l’objectif de poursuivre sur sa lancée de l’année précédente. On se souvient qu’elle avait notamment été en mesure de se tailler une place sur l’équipe nationale lors du championnat pan-américain junior 2015.
Aurélie a certainement surpassé les attentes lors de cette première année chez les séniors en abaissant ses records personnels de façon significatives sur 800m, 1500m et 5000m (de 2:15.37 à 2:08.23 sur 800m, de 4:29.62 à 4:24.46 sur 1500m et de 16:55.34 à 16:39.04 sur 5000m).
Elle s’est même permise de se tailler une place en finale des essais olympiques sur 1500m à Edmonton en étant la plus jeune athlète à prendre part à cette finale. Gageons que l’expérience acquise lors de cette finale nationale lui servira dans les prochaines années.
Aurélie Dubé-Lavoie portant les couleurs du Rouge et Or à l'automne 2016.
8) Jessy Lacourse se joint au CAUL et au Rouge et Or.
À l’hiver 2016, Jessy Lacourse s’est installée à Québec pour terminer ses études collégiales enplus de profiter des installations et du groupe d’entraînement de l’Université Laval. J’ai donc eu l’occasion de commencer à travailler avec cette athlète à ce moment en collaborant avec son entraîneur Jacques Hince.
L’intégration de Jessy au sein du groupe s’est bien déroulée et j’ai appris à connaître une athlète enjouée et intense qui a connu une excellente saison estivale 2016 en enregistrant des records personnels sur 800m, 1500m, 3000m et 3000m steppe. En plus de cela, Jessy a été double médaillé d’argent des championnats canadiens juniors (3000m steeple et 3000m).
Il y a quelques semaines, Jessy a confirmé qu’elle se plaisait dans son nouvel environnement en officialisant qu’elle fera ses débuts avec le Rouge et Or à l’automne 2017. Son arrivée avec la formation universitaire aidera grandement l’équipe de cross-country à progresser. Jessy devrait être une des athlètes d’impact de la formation dans les prochaines années en compagnie d’Aurélie Dubé-Lavoie et d’Anne-Marie Comeau.
Jessy Lacourse qui confirme qu'elle se joint officiellement au Rouge et Or.
7) Un agréable séjour en Belgique.
Parmi les projets de camps et de compétitions que j’ai réalisé depuis le début de ma carrière, la tournée de compétitions de la Fédération Québécoise d’Athlétisme en Europe est certainement un des défis que j’apprécie le plus. Après une première expérience en 2014, j’ai eu la chance d’être de nouveau l’entraîneur-gérant en charge du projet en 2016.
Le fait que les athlètes québécois ont particulièrement bien fait lors de cette tournée de compétitions en 2016 a certainement contribué à ce que l’expérience de cette année soit positive. Je garde particulièrement de bons souvenirs du Memorial Rasschaert à Ninove en Belgique où Antoine Thibeault, Yves Sikubwabo et Nicolas Morin ont tous les trois enregistré des records personnes sur 1500m en franchissant la barrière des 3:45.00 avec des chronos respectifs de 3:43.66, 3:43.89 et 3:44.43.
En plus des excellentes performances des athlètes québécois, l’opportunité de faire un peu de tourisme dans quelques villes belges a certainement bonifié ce séjour sur le vieux continent.
Antoine Thibeault, Yves Sikubwabo et Nicolas Morin après leurs records personnels sur 1500m en Belgique.
6) Le CAUL premier au pays en cross-country chez les seniors hommes.
Après une deuxième place l’an dernier, les hommes séniors du CAUL ont été en mesure de
l’emporter cette année lors du championnat canadien de cross-country à Kingston.
L’exploit est d’autant plus impressionnant en raison du fait que Charles Philibert-Thiboutot n’a pas été en mesure de participer à la course, car il était malheureusement malade la journée de ce championnat.
Yves Sikubwabo (13e), Emmanuel Boisvert (21e), Alexandre Ricard (28e), Keven Bédard (34e) , Vincent Hoa Mai (42e) et Félix Pouliot-Richard (72e) ont été les six représentants du CAUL qui ont mené l’équipe à une victoire en devançant d’un petit point le club ontarien Newmarket Huskies. Belle victoire collective rendue possible grâce à la profondeur de l’équipe.
L'équipe du CAUL qui remporte le championnat canadien senior de xc à Kingston.
5) Jean-Simon Desgagnés, un jeune en pleine progression.
Jean-Simon Desgagnés est un athlète junior membre du CAUL depuis quelques années et il démontre de très belles aptitudes. C’était jusqu’à tout récemment mon collègue Sylvain Cloutier qui était principalement en charge de son encadrement et Jean-Simon a fait le saut au sein de mon groupe en août 2016.
Parmi les qualités qui font de Jean-Simon un athlète redoutable, il y a certainement sa capacité à élever son niveau d’un cran lors des grands rendez-vous. Il en a fait preuve en novembre
dernier à Kingston alors qu’il a causé la surprise en se taillant une place sur l’équipe nationale en prévision du championnat du monde de cross-country qui aura lieu en Ouganda en mars 2017. J’aurai la chance de l’accompagner dans cette aventure africaine, puisque je serai membre de l’équipe canadienne d’encadrement lors de ce championnat international.
Jean-Simon Desgagnés en action sur les Plaines D'Abraham en octobre 2016.
4) Yves Sikubwabo de plus en plus à l’aise dans son nouvel environnement.
En commençant à encadrer Yves Sikubwabo à l’automne 2015, j’ai rapidement pris conscience de l’étendue de son talent. Au courant de la dernière année, nous avons eu l’occasion d’apprendre à travailler ensemble en peaufinant petit à petit quelques détails en lien avec son entraînement pour lui permettre d’être de plus en plus à l’aise et apte à réaliser de belles choses en compétition.
Après un été relativement satisfaisant ponctué de record personnel sur 1500m en 3:43.89 et sur 5000m en 14:05.23, c’est finalement en cross-country qu’Yves a été le plus impressionnant en remportant le championnat provincial québécois ainsi que le championnat national universitaire sur les Plaines d’Abraham.
La façon dont il a contrôlé la course lors du championnat national universitaire en s’échappant du peloton de tête dès le quatrième kilomètre a été très impressionnante. Cette journée-là, Yves volait sur le parcours des Plaines d’Abraham et il est devenu le premier coureur de l’histoire du Rouge et Or a remporté un championnat canadien universitaire de cross-country.
Ses succès en compétitions sur 10km cross-country ainsi que son aisance à l’entraînement sur les efforts prolongés laissent présager qu’il pourra grandement améliorer son record personnel sur 5000m dans la prochaine année et qu’il sera éventuellement un excellent coureur de 10 000m.
Yves Sikubwabo en route vers la victoire au championnat U Sports de XC 2016.
3) Les Jeux Paralympiques
En août dernier, j’ai eu la chance de faire partie du personnel d’encadrement de l’équipe canadienne lors des Jeux Paralympiques. Il s’agissait de ma deuxième opportunité comme entraîneur avec l’équipe paralympique après les Jeux Para-Panaméricains de Toronto à l’été 2015.
Guillaume Ouellet, un athlète avec handicap visuel que j’encadre depuis quelques années, était membre de l’équipe nationale. Ce fut très stimulant de pouvoir l’accompagner lors de ces premiers Jeux Paralympiques. Guillaume est un athlète inspirant avec une étique de travail remarquable qui a notamment rempoté le championnat du monde 2015 au 5000m T13.
Guillaume a bien fait lors de ces jeux en terminant neuvième au 1500m en établissant un nouveau record personnel et quatrième au 5000m dans la catégorie T13. Bien que l’objectif était de monter sur le podium au 5000m, Guillaume a livré de solides performances à Rio et il revient de ces Jeux avec l’ambition de faire encore mieux dans quatre ans.
Pour revenir à mon expérience lors des Jeux Paralympiques, je devais superviser un petit groupe d’athlètes spécialisés dans les épreuves d’endurance et ce, dès le camp d’entraînement pré-compétition qui à eu lieu à Juiz de Fora au Brésil quelques jours avant les Jeux Paralympiques. Athlétisme Canada coordonne généralement ce genre de camp avant les Jeux Olympiques, les Jeux Paralympiques et les championnats du monde. Cela a été une belle expérience que d’apprendre à travailler avec ce groupe d’athlète pour les aider à optimiser leurs performances lors des Jeux Paralympiques.
En étant officiellement sur la délégation canadienne et en demeurant sur le village olympique, j’ai pu constater que les Brésiliens étaient très accueillants et qu’ils avaient fait des efforts importants pour être d’excellents hôtes lors des Jeux Olympiques et Paralympiques.
Guillaume Ouellet et moi-même aux Jeux Paralympiques de Rio.
2) L’expérience Olympique
En août dernier, j’ai eu la chance de vivre ma première expérience olympique alors que Charles Philibert-Thiboutot prenait part au 1500m lors de ce grand rendez-vous.
Contrairement aux Jeux Paralympiques, je ne voyageais pas officiellement avec l’équipe canadienne et je ne demeurais pas au village Olympique, j’ai par contre eu la chance d’avoir accès à une accréditation me permettant d’accompagner Charles Philibert-Thiboutot à la piste d’entraînement et à la piste d’échauffement. J’ai donc pu supporter Charles dans les dernières étapes de sa préparation vers ses courses aux Jeux Olympiques, l’accompagnant dans son échauffement jusqu’à ce qu’il se rende à la chambre d’appel quelques minutes avant le départ de sa course.
C’est assez impressionnant de constater la fébrilité, la tension et l’excitation qui règne à la piste d’échauffement où les athlètes peaufinent leur préparation tout juste avant de prendre part à leurs épreuves. C’est en quelque sorte la dernière étape d’un cheminement de plusieurs années où les athlètes ont dû se surpasser et franchir bien des obstacles avant de finalement participer aux Jeux Olympiques.
Comme entraîneur, j’ai moi aussi vécu une certaine fébrilité lors des Jeux Olympiques, surtout lorsqu’est venu le moment où Charles a pris le départ de ses courses en qualification et en demi-finale. À cette étape, l’entraîneur a bien peu de contrôle sur la performance de l’athlète et on passe par toute la gamme des émotions durant les quelques minutes de cette course de 1500m.
En plus d’accompagner Charles lors des Jeux, j’ai eu l’occasion de visiter Rio de Janeiro, d’assister à plusieurs autres épreuves de l’athlétisme et d’être spectateurs à quelques autres sports (soccer, volley-ball, triathlon).
Bref, je garde plusieurs bons souvenirs de Rio et cela me motive à progresser comme entraîneur au courant du prochain cycle olympique pour être en mesure d’aider Charles à se présenter au Jeux Olympiques de 2020 encore mieux outillé en plus d’idéalement permettre à d’autres athlètes que j’encadre de se qualifier pour les Jeux de Tokyo.
Charles Philibert-Thiboutot et moi-même à la piste d'entraînement des Jeux Olympiques de Rio.
1) Les hommes de cross-country du Rouge et Or champions canadiens universitaires !
C’est déjà la sixième année où j’évolue comme entraîneur-chef de l’équipe d’athlétisme et de cross-country du Rouge et Or et un des objectifs ambitieux qui m’habite depuis le début de cette aventure a toujours été de guider la formation masculine de cross-country vers un titre national universitaire.
Bien que l’objectif pouvait sembler irréaliste il y a six ans, j’ai toujours cru au potentiel de la cohorte d’étudiants-athlètes avec qui je travaille depuis quelques années. Dans le sport universitaire canadien, les athlètes sont admissibles pour une durée maximales de cinq ans. En 2016, la formation masculine du Rouge et Or était à maturité et il y avait une fenêtre d’opportunité permettant d’aspirer au plus grand honneur sur la scène nationale.
En plus du potentiel athlétique des athlètes à maturité, c’est l’expérience acquise lors des derniers championnats nationaux avec les podiums par équipe de 2012-2013-2014 et 2015 qui me permettait de croire que la formation pouvait aspirer aux plus grands honneurs en 2016.
L’équipe avait tout ce qui était nécessaire pour l’emporter, à commencer par l’expérience et la connaissance des exigences de la tâche à accomplir. Après quelques années à terminer deuxième ou troisième au pays, nous étions tous conscients de ce qui était nécessaire pour l’emporter cette année.
Au delà de la victoire collective de cet automne, c’est le processus pour y arriver et le contexte de cette victoire qui rendent cet accomplissement encore plus marquant.
Cette victoire s’est bâtie petit à petit au courant des dernières années par l’ensemble des athlètes qui ont fièrement porté les couleurs du Rouge et Or en enchainant les kilomètres, en cumulant les victoires, mais aussi en apprenant de nos erreurs pour finalement en venir à bâtir l’identité de cette équipe championne.
Le fait que cette victoire soit survenue à la maison sur les plaines d’Abraham devant parents et amis a certainement contribué à rendre le moment magique. Je me souviendrai longtemps de l’ambiance qu’il y avait le 12 novembre sur le parcours avec plus d’un millier de spectateurs qui se déplaçaient pour encourager les représentants du Rouge et Or.
J’aurai également longtemps en mémoire la fin de la course et le moment où j’ai eu la certitude que nous venions de l’emporter en voyant Dany Racine compléter l’épreuve en vingtième position alors qu’il était le cinquième représentant du Rouge et Or à terminer l’épreuve. Cela confirmait que le Rouge et Or n’avait pas seulement remporté la compétition, mais que notre formation avait signé une victoire convaincante.
Avec plusieurs des éléments clefs de la formation qui seront de retour en 2017, il semble très réaliste d’aspirer encore une fois à la victoire en 2017. Il y a beaucoup de travail à accomplir pour y arriver, mais les dernières années m’ont appris que c’est en se fixant des objectifs ambitieux que l’on parvient à de grandes réalisations.
L'équipe masculine du Rouge et Or remporte le championnat national universitaire de cross-country 2016.
Bonne année 2017 à tous !
Coach Lapointe
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